Ces Isséens ont couru le Marathon Pour Tous : « une expérience grandiose du début à la fin »
Le 10 août 2024, Paris a accueilli un événement inédit dans l'histoire des Jeux olympiques : le Marathon Pour Tous. Pour la première fois, 20 024 amateurs ont eu l'opportunité de courir sur le même parcours que les athlètes olympiques. Cette course, marquée par une ambiance électrique et un parcours exigeant, restera gravée dans la mémoire des participants. Plusieurs d'entre eux ont partagé leur expérience, révélant les défis, les émotions et les moments forts de cette aventure unique.
Pour certains, le marathon était l'aboutissement d'un long processus de sélection. Isabelle, 49 ans, a découvert le Marathon Pour Tous en 2021, grâce à son inscription au Club Paris 2024. Ayant couru régulièrement pendant dix ans, elle a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure : « J'avais accumulé des points sur le Club Paris 2024, augmentant ainsi mes chances de gagner un dossard », explique-t-elle. Son engagement a porté ses fruits lorsqu'elle a participé à un défi de 5 km sur les Champs-Élysées avec le recordman du monde Eliud Kipchoge. « J'ai réussi à terminer 30 secondes avant Kipchoge, en moins de 29 minutes », raconte-t-elle fièrement.
D'autres ont dû persévérer face aux obstacles pour obtenir leur place à l’instar d’Édith, 41 ans, contrôleur de gestion dans une banque, qui a participé à près de 70 challenges en 18 mois, sans jamais être tirée au sort. « Cela devenait un véritable sésame à obtenir, ce qui a fini par m'obséder un peu », admet-elle. Finalement, elle a été repêchée, probablement après que certaines personnes n'aient pas répondu à l'e-mail de confirmation. L’ironie du sort a voulu quelle remporte un deuxième dossard grâce à un jeu-concours organisé par Orange.
Le parcours du marathon a été une source d'émerveillement pour tous les participants, même si les difficultés n'ont pas manqué. Jean-Loup, 33 ans, responsable des achats chez Coca-Cola, se souvient avec émotion du retour dans Paris, sur les quais de Grenelle, avec la Tour Eiffel scintillante en toile de fond : « Une image de carte postale ! ». Benoît Ribeiro, directeur des espaces publics d'Issy-les-Moulineaux, partage cette admiration : « Le meilleur moment, c'est quand je suis arrivé à Issy-les-Moulineaux. Il y avait une ambiance incroyable dans le tunnel Orange aux couleurs du partenaire officiel, avec mes collègues venus m'encourager. » Quant à Fabrice, 44 ans, cadre en entreprise, il souligne la magie de courir le long des monuments emblématiques de Paris, malgré le dénivelé éprouvant du parcours. « L'ambiance était incroyable, cela donnait l'impression d'être au niveau de la ligne d'arrivée d'une course, sauf que c'était sur la quasi-totalité du parcours », ajoute-t-il.
L'ambiance générale de la course a laissé une impression indélébile sur les coureurs. Isabelle décrit une atmosphère indescriptible, avec des spectateurs enthousiastes tout au long du parcours. « Les animations et les groupes de rock le long du parcours ont été un vrai soutien, me permettant de ne pas penser à l’effort », raconte-t-elle. Jean-Loup partage cet enthousiasme, évoquant « une ferveur populaire, même jusqu’à très tard dans la nuit », qui a rendu l'expérience encore plus magique.
Pour Édith, le soutien des spectateurs a été crucial : « Aux premières côtes difficiles, beaucoup de personnes sont venues sur le parcours, accompagnées de vélos et de porte-voix pour nous encourager. C'était vraiment super et très motivant. » Fabrice, quant à lui, a été porté par l'ambiance unique de cette course, la décrivant comme « la meilleure ambiance que j’ai connue sur une course. »
Malgré la fatigue, tous ont ressenti une immense fierté en franchissant la ligne d'arrivée. « Il y avait un mélange de déception et de soulagement d’avoir terminé », confie Édith, qui espérait un meilleur temps pour son neuvième marathon. Isabelle, de son côté, a vécu un moment de triomphe personnel : « En franchissant la ligne, j’ai pensé à mes proches, à ceux qui ne sont plus là, mais qui ont été avec moi durant cette belle nuit. C'est un immense boost pour l'ego d’être marathonienne des Jeux Olympiques ! » Jean-Loup se souvient surtout de la joie et de la fierté d’avoir participé à un moment historique, tandis que Fabrice évoque le sentiment spécial de terminer un marathon, avec en plus « le sentiment supplémentaire d’avoir participé à un événement unique. »
La célébration de cette réussite a pris différentes formes. Isabelle a savouré un bon repas, avec champagne et tarte au chocolat, et a assisté à la cérémonie de clôture des Jeux au Stade de France. Jean-Loup, quant à lui, a opté pour un bon burger et quelques verres de vin, tandis que Fabrice a célébré en famille, avec une coupe de champagne. Édith, bien qu’épuisée, a continué ses vacances après la course, profitant d'un rare moment de répit après cette aventure intense.
L'organisation de l'événement a été largement saluée par les participants, qualifiée « d'excellente » par Isabelle, soulignant la régularité des communications et la bonne gestion des ravitaillements. Fabrice partage cet avis : « l’organisation était au top, aucun faux pas ! » Édith, bien que satisfaite du déroulement général, note cependant une petite déception concernant le retrait des dossards, qu’elle a trouvé un peu trop austère. Mais tous s'accordent à dire que cette expérience restera gravée dans leur mémoire.
Ce marathon a également laissé des souvenirs précieux aux coureurs, marqués par la persévérance et la passion. Pour Benoît, l'enthousiasme de ses collègues à Issy-les-Moulineaux a été marquant, comme pour Fabrice, surpris par l’ampleur du soutien tout au long du parcours. Jean-Loup garde en mémoire la course de nuit et la ferveur populaire, tandis qu'Isabelle se souviendra à jamais du jour où elle a réalisé son rêve de courir aux Jeux Olympiques.
Pour ceux qui envisagent de courir leur premier marathon, les conseils des participants sont unanimes : la préparation est essentielle. « Commencez lentement et progressivement », recommande Édith, tandis qu’Isabelle insiste sur l'importance de suivre un plan d'entraînement régulier. Fabrice ajoute qu'il faut être assidu et discipliné pour réussir cette épreuve mythique. Mais tous s'accordent sur un point : l'expérience vaut tous les efforts.
En plus du Marathon pour Tous, le 10 km pour Tous a offert une expérience mémorable à de nombreux participants. Christophe, 52 ans, administrateur d’un site internet au ministère des Armées, a partagé cette course avec sa compagne, apportant un témoignage empreint de complicité et de solidarité : « Courir dix kilomètres, c'était facile pour moi, car je cours depuis dix ans, mais cette fois, j'ai choisi de ralentir pour accompagner ma compagne, qui n'est pas habituée à courir », explique-t-il. Pour lui, la motivation venait non seulement de l'opportunité de participer aux Jeux Olympiques, mais aussi du désir de soutenir sa partenaire tout au long du parcours : « Ce qui m'a particulièrement marqué, c'est la convergence des parcours sur les deux derniers kilomètres. Là, on rejoignait les marathoniens et l'énergie était incroyable. » Il souligne également la beauté du début de course, avec les monuments parisiens illuminés et la vasque olympique, qu'il voyait pour la première fois. « L'ambiance était deux à trois fois plus intense qu’un marathon classique, et l'énergie des spectateurs a beaucoup aidé ma compagne à aller jusqu'au bout. »
Le Marathon pour Tous de Paris 2024 a été bien plus qu'une simple course. Pour les 20 024 amateurs qui ont eu la chance d'y participer, c'était une aventure humaine, une quête de dépassement de soi et une occasion unique de faire partie de l'histoire olympique. Et pour ceux qui ont eu le privilège de courir dans les rues de Paris cette nuit, le souvenir de cette nuit restera gravé pour toujours.