Divan littéraire : la saga familiale hors du commun de Charles Vincent

Une histoire familiale dans l'histoire de France ! Sur deux siècles : la défense de convictions religieuses, plusieurs révolutions industrielles, l'exil voulu d'une famille, deux guerres mondiales, l'amitié interrompue de deux frères et bien sûr quelques secrets jalousement gardés. Dans son livre Saga d’une famille protestante du XIXe à nos jours (éditions Jourdan), Charles Vincent propose un voyage dans l'histoire d'une famille de tisserands huguenots à travers cinq générations successives. Bien plus qu'un travail de mémoire, cet ouvrage scrute la manière dont la solidarité familiale se tisse, se transmet et se délite au fil du temps. 

Issy.com : Vous êtes l'auteur de nombreux ouvrages techniques… Comment vous est venue l'idée d'une telle saga ? 

Charles Vincent : Par le plus grand des hasards, la curiosité et la pression familiale. Il y a quatre ans, j'ai partagé avec ma soeur les « secrets » d'une mallette contenant des actes juridiques de transmission et des photos. Mis en appétit, j'ai  reconstitué mon arbre généalogique, découvert le territoire du Cambrésis (dans le département du Nord, ndlr), la vie d'entrepreneurs du textile de mes aïeux et leur engagement religieux. Ce sont les membres de ma famille qui m'ont poussé à écrire et m'ont encouragé. 

Pourquoi avoir choisi le protestantisme ? Est-ce autobiographique ? 

J’ai reçu une éducation catholique tandis que mon père et ma grand-mère étaient des protestants pratiquants et taiseux. En menant mes recherches, je suis tombé sur une belle histoire de solidarité et de transmission et il se trouve qu'elle concerne une lignée protestante. Ce n'est pas une autobiographie mais un récit documenté, sur la façon dont fonctionnait la solidarité, d’un point de vue économique, familial ou encore religieux.  

Vous retracez les liens qui unissent cette famille. Quelle est la part documentaire et celle de la création pure ? 

Ce livre associe recherche documentaire et création personnelle. Il s'appuie sur une bibliographie importante de 120 livres et des fouilles dans des lieux d'archives comme la Bibliothèque nationale de France, les archives départementales, des musées du textile et des fonds de particuliers. Mon roman est ancré dans l'histoire, en évitant de trop se perdre dans les détails ... qui égareraient le lecteur. Ce qui relève de mon imaginaire, ce sont les dialogues, les fêtes de village, les mariages et ce qui touche à la solidarité. Ce livre a une suite sous la forme d'un roman mêlant des dialogues imaginaires avec mon père et des souvenirs reconstitués.  

Divan littéraire 

Mardi 13 avril de 19h30 à 21h à l’Espace Andrée Chedid, 60 rue du Général Leclerc. 

Réservation gratuite sur www.issy.com/reservation-espacechedid