Mis à jour le 11 avril 2025

Entretien d’Issy : Jean-Paul Sartre décrypté par Annie Cohen-Solal

Annie Cohen-Solal est l’invitée de ce nouvel Entretien d’Issy du jeudi 10 avril : spécialiste de Sartre, elle est l’auteure d’une biographie de référence publiée chez Gallimard. Depuis Rome où elle finalise le commissariat de l’exposition "Picasso l’étranger", elle a répondu à quelques-unes de nos questions.

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Point d’Appui : Pourquoi avoir choisi la figure de Sartre comme sujet d’étude ?

Annie Cohen-Solal : C’est un enchaînement de circonstances. Quand j’étais étudiante à Nanterre, j’ai écrit (en sociologie politique) ma maîtrise, puis ma thèse sur l’œuvre de Paul Nizan qui avait été l’ami d’adolescence de Sartre. Ma thèse « Paul Nizan, communiste impossible » (Grasset) a été publiée au moment de la mort de Sartre. Et là, un éditeur américain, André Schiffrin, m’a commandé la première biographie de Sartre qui venait de mourir. Aucun éditeur français n’avoulu le suivre. 4 ans plus tard, quand j’ai rendu mon manuscrit, 25 éditeurs se sont déclarés intéressés et il a été vendu aux enchères par l’agent américain de Schiffrin. Sans la commande de Schiffrin, je n’aurais jamais osé m’engager dans un défi aussi massif.

Pd’A : Votre première rencontre avec Sartre ?

A. C.-S. : Je l’ai rencontré en 1968, pendant que j’écrivais ma maîtrise sur Nizan. Il a été adorable, simple, courtois, disponible, généreux, et j’ai compris alors le sens du mot «empowerment».

Pd’A : Cette conférence autour de la figure de Sartre trouve sa place au cœur d’un cycle ayant pour thème le lien. Que cela vous inspire-t-il ?

A. C.-S. : Je suis ravie de cette invitation à venir parler de Sartre. Votre geste tend à recréer du lien avec cette figure intellectuelle capitale de la France à un moment tragique dans l’histoire du monde occidental et je vous en suis très reconnaissante.

Annie Cohen-Solal est professeure émérite à l’université Bocconi de Milan. Sa carrière universitaire l’a amenée à occuper des postes dans des universités prestigieuses, de Berlin à Jérusalem, en passant par New York et Paris. Elle a acquis une reconnaissance internationale avec son essai « Sartre 1905-1980 » traduit dans une quinzaine de langues. Elle est également l’autrice de « Un jour, ils auront des peintres » (Prix Bernier de l’Académie Française, 2001), « Leo Castelli » (Prix Art Curial 2010), « Rothko » et « Picasso » (Prix Femina essais 2021).

Jeudi 10 avril à 20h. Hôtel de Ville. Gratuit, entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée sur issy.com/ OpenAgenda . Rencontre suivie d’une séance de dédicace.