GARO 1964 - 1974, une histoire dans l’Histoire

Point d’Appui : Vous présentez une exposition issue de vos collections. Pourquoi cet intérêt pour un magazine manga finalement assez méconnu en France ?

Claude Leblanc : Lors de mon premier séjour au Japon, en 1984, j’ai fait la découverte du cinéaste Yamada Yôji et du magazine Garo. Ils m’ont accompagné tout au long de mon exploration du pays et m’ont aidé à en comprendre plusieurs de ses facettes.

P. d’A. : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la création de ce magazine et l’influence qu’il a pu jouer au Japon ?

C.L. : Garo est né de la volonté de l’éditeur Nagai Katsuichi et du dessinateur Shirato Sanpei, d’utiliser le manga comme un élément d’éducation pour les enfants. Si ceux-ci n’adhèrent finalement pas au récit sans doute un peu trop complexe, en revanche, un public plus âgé, étudiants et jeunes adultes, va s’enticher des aventures de Shôsuke. À partir de là, le magazine va connaître son âge d’or.

P. d’A. : Quels sont les auteurs emblématiques de Garo que nous pouvons aujourd’hui découvrir en France ?

C.L. : Ces dernières années, plusieurs éditeurs se sont intéressés aux oeuvres parues dans Garo. Cornélius, Le Lézard noir, les éditions IMHO ou encore Astrabile ont décidé de sortir des sentiers battus du manga shônen (pour adolescents), comprenant que le public français était mûr pour s’y plonger. Tsuge Yoshiharu et son frère Tadao figurent parmi les auteurs phares du mensuel. On peut aussi citer Hayashi Seiichi qui est devenu le porte-drapeau d’un manga intimiste. Tsurita Kuniko, l’une des rares dessinatrices à avoir percé dans Garo, est aussi disponible en français.

Exposition « GARO 1964 - 1974, une histoire dans l’Histoire ». Jusqu’au 22 janvier. Tout public, entrée libre.

Rencontre dédicace : samedi 18 janvier de 16h à 17h, Claude Leblanc dédicace son livre La Révolution Garo.

Mangathèque : Plus de 200 collections sont accessibles sur place ou bien à l’emprunt.