Mis à jour le 9 novembre 2023

La pollinisation, plus qu'une histoire d'abeilles

Parce que la pollinisation est trop souvent réduite au rôle que seule l'abeille domestique assurerait, le réseau Issy-Nature convie l'entomologiste François Lasserre* pour évoquer la complexité du transport des pollens, mercredi 8 novembre 2023, de 18h30 à 19h30, au Nida.

En France, il existe plus de dix mille pollinisateurs différents. À commencer par les 1 000 espèces d’abeilles inconnues des non spécialistes et qui pollinisent souvent mieux que leurs cousines domestiques. En plus de cette famille d’insectes très spécialisée dans la récolte du nectar et du pollen, des milliers d’autres insectes, toujours en France, sont floricoles. 

C’est le cas de ces insectes que l’on peut observer sur les fleurs : mouches, scarabées, guêpes, chrysopes, punaises, papillons… y compris les frelons, les araignées, les taons, des sauterelles, les moustiques. Tous participent à la pollinisation. Certains sont généralistes et visitent différentes fleurs, d’autres sont plutôt spécialistes, voire ne pollinisent qu’une seule famille, un seul genre ou espèce de plantes.

Certains peuvent polliniser des fleurs profondes, d’autres uniquement les courtes, etc. Par exemple, les fleurs de carottes ou de fenouils ne sont pas visitées par les abeilles dont la « langue » est longue, mais plutôt par des guêpes, des mouches ou des coléoptères. À l’échelle de l’Europe, 84% de la production agricole de fruits, de légumes et de graines que l’Homme utilise pour son alimentation dépendent de la pollinisation par les insectes. 

La France, de par sa grande diversité de paysages et de climats, accueille une richesse et une biodiversité unique en Europe. Cette richesse montre les premiers signes de déclin et le service de pollinisation s’en trouve atteint. Or, plus il y a de fleurs variées et plus il y a d’insectes pollinisateurs, et inversement. Les spécialistes des insectes, les entomologistes, savent qu’il est important d’étendre nosactions de conservation à toutes les fleurs sauvages et aux milliers d’espèces d’insectes. Car préserver les communautés d’insectes et les habitats qui les accueillent, c'est maintenir et restaurer le service écosystémique et agronomique.

*François Lasserre est entomologiste, auteur, formateur, vice-président de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie), Expert éducation de la Commission éducation et communication de l’UICN France (Union internationale pour la conservation de la nature).

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