Le Coca-Cola inspiré par un vin Corse ?
Flashback. En 1863, le préparateur en pharmacie Angelo Mariani met au point à Bastia le « vin mariant », une boisson à base de vin et de feuilles de cola. Très vite baptisé le « Coca Mariani » et appuyé par une communication efficace auprès de personnalités de l’époque, du Pape Benoit XV aux chefs d’Etat en passant par les stars ou les sportifs en vogue de l’époque, le breuvage connaît un succès fou et immédiat.
En 1886, aux Etats-Unis, un autre pharmacien, John Pemberton, lance à son tour une boisson très semblable au Vin Mariani : le « Pemberton’s French Wine Coca », dont la filiation avec la fameuse boisson corse ne fait pas de doute. Le pharmacien avouant même à demi-mots s’en être inspiré pour en faire « un meilleur produit ». C’est alors qu’une loi sur la prohibition aux Etats-Unis contraint Pemberton à retirer le peu d’alcool contenu dans sa formule qu’il remplace par du sucre. Le CocaCola tel qu’on le connaît est né ! Le Vin Mariani tombe peu à peu dans l’oubli à l’inverse du Coca-Cola qui submerge les marchés de la planète entière.
En 2014, un autre Corse, l’ajaccien Christophe Mariani, homonyme n’ayant rien à voir avec le créateur du fameux vin, décide de relancer la marque en créant un soda sans alcool composé de feuille de coca et de noix de kola dont il maintient l’appellation d’origine « Coca Mariani ». Il en étudie même les vertus médicinales dont se vantait la boisson du XIXe siècle à l’aide d’un chercheur du CNRS de l’Université Paris-Saclay.
Sans oublier le passé qu’il aimerait que la firme américaine reconnaisse, mais loin de vouloir se lancer dans une bataille judiciaire en paternité face au géant américain dont le siège social France est installé à Issy-les-Moulineaux, Christophe Mariani souhaite aujourd’hui valoriser une Corse qui réalise un produit français qu’il vend à raison de 30 000 bouteilles par an. Et peut-être plus à l’avenir puisqu’il paraît que l’état Bolivien, producteur de feuilles de coca, serait intéressé pour s’associer à son aventure.