Les 32e vendanges d'Issy-les-Moulineaux : une tradition préservée malgré des récoltes tardives
Les 32e vendanges du vignoble d'Issy-les-Moulineaux ont finalement eu lieu le 24 septembre dernier. Vingt-deux vendangeurs, élèves de CM1 et CM2 de l’école Françoise Giroud, située dans le cœur de la ville, ont participé à cette journée mémorable. Initialement prévue pour le 19 septembre, la date des vendanges avait dû être reportée en raison de conditions météorologiques défavorables. En effet, un bon vigneron ne récolte jamais sous la pluie, car il est essentiel que les raisins ne soient pas mouillés pour préserver la concentration des sucres.
Armés de leur épinette dans une main et d’un panier en osier dans l’autre, les enfants, accompagnés des membres de la Confrérie, ont soigneusement cueilli chaque grappe, triant les grains abîmés par les pluies violentes des mois précédents. Bien que le foulage aux pieds soit réservé aux grands vins, ces jeunes vendangeurs ont pris leur tâche très à cœur, allant jusqu'à rincer leurs pieds après chaque opération.
L’épreuve finale, celle du pressurage, a suscité un vif engouement. De nombreux volontaires se sont empressés de pousser la vis du pressoir pour goûter le jus de raisin, qu’ils ont savouré d’un coup de doigt expert, avant de s'exclamer : « Hum, c'est bon, c'est sucré ! »
Les vendanges, c'est la fête après une année de travail minutieux au service de la vigne. C'est aussi le début d'une transformation biologique mystérieuse, même avec les progrès de la recherche œnologique. Comme le disait Colette : « Le vin est un profond mystère ».
Depuis la première vendange en 1992, la Confrérie Saint-Vincent conserve précieusement dans sa vinothèque les 32 millésimes. Chaque année, douze dégustateurs, vignerons, journalistes et amateurs, se réunissent pour goûter les 20 derniers millésimes et observer l’évolution de l’élevage du vin (contrairement aux humains, on dit du vin qu'il « s'élève » et non qu'il vieillît).
Cette tradition est une grande fierté pour la Confrérie et un hommage respectueux à nos ancêtres qui, jusqu'au début du XXe siècle, cultivaient la vigne en Île-de-France depuis plus de 1 000 ans. Au XVIIIe siècle, avec ses 45 000 hectares, l'Île-de-France était la plus grande région viticole de France et exportait ses vins à travers toute l'Europe.