Penser autrement avec Galilée
« Et pourtant, elle tourne... », faisant référence à la Terre tournant autour du Soleil, est la phrase la plus célèbre attribuée à celui qui a posé les bases théoriques et expérimentales de la science moderne. Aux alentours de 1604, il découvre que la chute des corps dans le vide est indépendante de la masse et de la nature du corps qui tombe, allant à l’encontre d’Aristote pour qui la vitesse de chute est d’autant plus rapide que le corps est plus massif. Puis, en 1609-1610, il observe les phases de Vénus et les satellites de Jupiter. Il propose de renoncer à la distinction aristotélicienne à laquelle on croyait jusqu’alors entre le monde local qui nous entoure immédiatement, supposé imparfait et corruptible et le monde lointain parfait et incorruptible : pour la première fois, le ciel et la terre se rejoignent. Dès lors que la matière est partout la même, terreuse ici comme sur la lune, il envisage une seule sorte de monde composée d’une seule sorte de matière, soumise à des lois universelles : c’est ainsi qu’il invente le concept d’univers, au sein desquelles les lois sont universelles. Malgré ses démêlés devant l’Eglise, son procès, sa condamnation et la fin de ses jours dans de grandes souffrances, ses écrits deviennent le ferment de l’Europe savante. Ses découvertes ont été déterminantes, et sa façon de penser la nature une brèche épistémologique extraordinairement féconde dans laquelle nous sommes encore.
Par Etienne Klein
Physicien français, ancien élève de Centrale Paris et producteur sur France-Culture, Étienne Klein aborde les grandes révolutions scientifiques. L’influence de Galilée sur la science moderne, la question cruciale de l’irréversibilité du temps, la théorie de la relativité d’Einstein et les grands principes de gravitation, la notion de masse ou la récente découverte en 2012 du boson de Higgs... Conférence le jeudi 29 février, à 20h, en Salle multimédia de l’Hôtel de ville. Inscription sur sortir.issy.com. Les réservations ne sont plus garanties après 19h45.