Thierry Cotillard (Intermarché) : "Trois mots clés : civisme, responsabilité, bon sens"

Comment expliquez-vous les longues files attente devant supermarchés Issy les Moulineaux ? 

Thierry Cotillard : Après l'annonce du confinement par le président de la République, les Français ont eu peur de manquer de vivres. Ils ont sans doute un peu paniqué et se sont rués dans les magasins alimentaires. De plus, nous avons filtré le flux de clients, ce qui a engendré encore plus d'attente. Ce que nous avons connu à Issy les Moulineaux était identique sur tout le territoire. 

Comment a évolué ce flux depuis ? 

La fréquentation a considérablement baissé. Nous sommes revenus à la normale car les consommateurs vivent sur leurs stocks. Néanmoins si nous comptons moins de clients, les paniers sont plus importants. 

De votre côté, quelles sont les mesures qui ont été mises en place pour gérer ces difficultés ? Par exemple la livraison à domicile ? Les stocks ? 

Nous avons immédiatement mis en place le travail de nuit avec une équipe de jour et une de nuit en alternance pour assurer des approvisionnements rapides et s'y prendre le plus en amont possible pour assurer les livraisons à domicile et le drive. Nous avons aussi doublé les postes de sécurité pour filtrer le flux des clients et protéger le magasin d'éventuels risques de débordements ou pillages. 

Quelles mesures sanitaires spécifiquement ont été mises en place ? 

Pour répondre aux 3 objectifs essentiels que nous nous sommes fixés en cette situation de crise, c’est-à-dire assumer notre rôle d'utilité publique, protéger nos équipes et ne pas être un vecteur de l'épidémie, nous avons mis en place un certain nombre de mesures chez Intermarché et Netto dès le 16 mars dernier : 

• l’extension des horaires d’ouverture des points de vente ; 
• un dispositif spécifique pour les personnes de plus de 70 ans, avec des horaires adaptés – nous étions l’un des tout premiers supermarchés à le proposer en France ; 
• l’affichage d’un planning d’affluence ; 
• des files d’attente filtrées à l’entrée pour éviter trop d’affluence ; 
• imposer une seule personne par caddie ; 
• la pose de panneaux plexiglas aux caisses pour protéger les hôtesses de caisses – nous sommes le premier Intermarché à l’avoir fait également ; 
• la désinfection permanente des caisses et des caddies  
• la mise à disposition de gants, changés toutes les deux heures, pour le personnel. 

Et dans les magasins d'Issy les Moulineaux en particulier ? 

À Issy les Moulineaux, nous avons élargi la tranche horaire de 8h à 8h30 aux personnes de plus de 70 ans ainsi qu’aux femmes enceintes et au corps médical pour leur exprimer notre soutien. Nous avons également allongé nos horaires d'ouvertures dimanche jusque 16h. 

Les rayons continuent-ils à être alimentés régulièrement ? 

Oui, ils le sont. Il manque parfois certaines références. Par exemple nous avons trois ou quatre références de pâtes au lieu de huit-dix habituellement, mais aucune pénurie n'est à craindre. C'est d'autant plus vrai chez Intermarché que nous avons la particularité de disposer de nos propres outils de production et de logistique ; nous avons 62 usines dans 10 filières et une logistique intégrée qui nous permet de livrer nos magasins. Je tiens d'ailleurs à saluer le formidable travail de toutes nos équipes en point de vente, dans nos unités de production et en logistique, qui sont à pied d'œuvre depuis des jours et des jours pour nourrir les Français. 

Vos conseils pratiques pour les consommateurs ? 

Faire preuve de civisme et se montrer responsables, aussi bien en règle générale, en respectant à la lettre le confinement et les mesures d'hygiène, qu'en magasin. Venir faire des courses seul et pas en famille : chez Intermarché et Netto, nous avons mis en place la règle du 1 caddie = 1 personne, en portant un masque quand on en a un et en respectant les distances de sécurité. En résumé 3 mots clés : civisme, responsabilité, bon sens. 

Une dernière question : êtes-vous en mesure de poursuivre vos dons au Libre Service Social ? Si oui, dans quelle mesure ? 

Nous allons bien sûr continuer à vous fournir nos dons. Il est très important de ne pas rompre ce lien social.