Mis à jour le 27 janvier 2025

Un festival du conte itinérant dans Issy-les-Moulineaux

Du 16 au 26 janvier, le CLAVIM organisera sa 13e édition du festival Contes en balade. Pendant dix jours, conteuses, raconteurs et musiciens seront accueillis à Issy-les-Moulineaux autour de nombreux rendez-vous, contes et spectacles. Entretien avec Fred Pougeard, l’un des conteurs et poètes participant à l’opération et membre de la compagnie « L’Allégresse du pourpre ».

Point d’Appui : Comment êtes-vous devenu conteur et poète ? 

Fred Pougeard : J'ai toujours été conteur. Mon père avait 8 frères et sœurs et lors des grandes réunions familiales, sous les grands arbres à claire-voie de l'étang de Saint-Yrieix Les Bois, j'étais toujours sollicité pour dire de petites histoires et j'aimais ça. Bien plus tard, une nuit d'été, dans la Creuse, j'étais dans le public d'un festival, allongé sur un sac à pommes de terre, dans un pré ; un astronome montrait les constellations et deux conteurs enchaînaient sur cette partie de la mythologie grecque qui dessine le ciel. C'était le plus beau théâtre du monde. J'ai décidé que c'était ce que je voulais faire : conter. Le 17 janvier, il y aura un de ces mythes de création que les deux artistes ont probablement raconté cette nuit-là, bien lointaine. Comment, parallèlement, le goût de la poésie ne surgirait-il pas  ? D'autant plus que je vis avec la musique et qu'il ne peut y avoir de poésie sans une pensée musicale.

P.d’A  : En quoi consistera votre animation le 17 janvier ? 

F. P. : Ce sera une déambulation avec les histoires. Il y aura deux récits à l'extérieur, le temps de donner au public envie de se réchauffer, puis nous terminerons à l’Espace Andrée Chedid. Je raconterai, en fonction des lieux extérieurs, quelques histoires qui leur feront discrètement écho et dans le centre culturel qui porte le nom d'une grande dame de la poésie, je raconterai notamment une histoire que nous tenons d'une autre géante : conteuse certes, mais avant tout poète et puis ethnologue et mémorialiste, Marcelle Delpastre. Dont on fêtera le centenaire en 2025. 

P.d’A : Quels messages faites-vous passer quand vous contez ? 

F. P. : Les contes, les mythes, s'ils sont arrivés jusqu'à nous, au-delà du miracle de la transmission orale ou écrite, c'est probablement par la force de leur inépuisable polysémie : ils ne délivrent pas un mais des messages qui parfois étaient si bien cachés qu'ils ne se révèlent à nous que bien après qu'on ait découverts les histoires. Ils réenchantent le monde, nous parlent aussi de sa constante cruauté, mais avec bien souvent cette dose d'humour qui nous permet de respirer, de continuer à avancer.