« Une heure une œuvre » au musée : les mystères de «La tireuse de cartes»
Anonyme, école flamande, fin du XVIe siècle-début du XVIIe siècle
Huile sur Bois; 23,8 x 30,8 cm
Coll. Musée d’arts de Nantes. Inv. : 476.
Dépôt au Musée Français de la Carte à Jouer
Peint vers 1508, La tireuse de cartes est attribué au célèbre artiste flamand Lucas Jacobsz, dit Lucas de Leyde, du nom de la ville où il est né et où il a vécu jusqu’à sa mort. Deux exemplaires de cette peinture sont connus : le premier, conservé au musée du Louvre, est considéré comme l’original ; le second, exposé au Musée Français de la Carte à Jouer pour une durée de trois ans (qui s’achève), grâce au musée d’art de Nantes auquel il appartient, est attribué à l’École flamande de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle. Malgré cela, ces deux tableaux apparaissent comme quasiment identiques. Qu’y voit-on ?
Une scène de divination ?
Une femme portant de riches vêtements et bijoux est assise, la tête un peu penchée sur sa droite, en direction d’un jeune homme élégamment vêtu qui se découvre devant elle. Il s’est saisi d’un œillet, fleur pouvant signifier l’attachement amoureux et le sacrifice, qu’elle lui tend de sa main droite. Dans l’autre main, elle tient des cartes, tandis que d’autres cartes semblent éparpillées sur la table et même sous sa manche. À côté d’elle se trouve une élégante carafe à vin dont le contenu a été versé dans la coupe que porte une femme sur sa gauche et qu’elle tend à un bouffon reconnaissable à sa marotte et son capuchon rayé. Autour d’eux, une foule dont on distingue au moins six personnages semble se désintéresser de ce qui se trame au devant. Sans doute sont-ils de simples compagnons du jeune homme.
Cette scène est difficilement interprétable. En témoignent, des titres qui ont plusieurs fois changé depuis que l’œuvre est connue. Sans titre dans le premier Catalogue des tableaux et statues du musée de la ville de Nantes (1833), elle est ensuite intitulée La Demande en mariage (1876), puis La Devineresse (1913), et enfin La tireuse de cartes (après 1930), ce qui en ferait de loin la première représentation connue d’une scène de divination par les cartes. Mais est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Gwenael Beuchet, chargé de conservation au Musée de la Carte à Jouer, vous en dévoilera tous les secrets lors de la conférence du jeudi 21 avril prochain.
Conférence « Une heure une œuvre : La tireuse de cartes »
Jeudi 21 avril à 18h30, entrée libre.
Facebook : Musée Français de la Carte à Jouer