Mis à jour le 12 décembre 2024

Le projet ZAC Hydroseine

Le projet ZAC Hydroseine se poursuit en vue du réaménagement de son secteur.

Le projet « HydroSeine » présenté aux Isséens en réunion publique

La vérité d’une époque n’est pas toujours la même quelques dizaines d’années plus tard. Ainsi, le quartier « Axe Seine », délimité par le Pont d’Issy et se déployant le long de l’axe constitué par la rue Rouget de Lisle jusqu’au Parc Suzanne Lenglen, malgré son récent développement avec les Halles Biltoki, l’installation du nouveau siège d’Orange, la Tour Keiko ou le nouveau siège de Canal+, nécessite aujourd’hui d’être repensé, modernisé, rééquilibré. En le transformant en un nouveau quartier baptisé « HydroSeine ». En ce 27 février, les Isséens étaient venus très nombreux à la réunion publique, à l’Auditorium, pour en découvrir les contours et les premières avancées. 

« Il faut savoir que la plupart des immeubles de bureaux du quartier « Axe-Seine » ont été construits dans les années 1980, introduisit André Santini. A l’époque, ces immeubles étaient à la pointe, et ce n’est pas sans raison qu’ils ont attiré des fleurons de l’entrepreneuriat français et international. Mais les temps changent et ces immeubles ne sont plus adaptés aux modes de travail contemporains, à l’exception notable du siège de Transdev, « Edo », qui a déjà fait l’objet d’une rénovation. Cette tendance profonde nous oblige à repenser l’aménagement de l’ensemble du quartier. Par ailleurs, notre ville, comme toutes les villes de France, doit répondre à un impératif de construction de logements, dicté par l’Etat et fixé à 600 nouveaux logements par an, libres, sociaux et intermédiaires ». 

Une mixité fonctionnelle : bureaux, commerces, logements et « poumon vert »

« HydroSeine » marque donc tout d’abord la volonté d’introduire davantage de mixité fonctionnelle dans ce quartier (voir carte), en rééquilibrant la proportion entre espaces de bureaux, commerces et logements, y compris sociaux (25 à 30%). Mais il permettra aussi d’harmoniser l’axe paysager entre l’Île Saint-Germain et le parc Suzanne Lenglen en y créant un « poumon vert » et un système de traitement des eaux pluviales. Le tout « en privilégiant la réhabilitation et la transformation des bâtiments existants, selon une logique économique et écologique », précise le Maire. En témoigne la transformation, sans démolition, de l’ancien siège de Canal+, immeuble de bureaux rebaptisé « Good Life » (voir encadré). C’est également le cas pour la réhabilitation et rénovation par Covea de l’immeuble de bureaux situé au 14-16 rue Rouget de Lisle, dont les travaux de curage ont débuté début janvier (voir encadré). Concernant les logements, le projet envisage deux pôles mixtes (bureaux-logements) dans le secteur angle Rouget de Lisle – Camille Desmoulins et un autre, uniquement composé de logements, proche de la rue Jules Ferry, en préservant la morphologie urbaine de la zone et en maintenant la percée visuelle existante.

L’hydrogène, « une fantastique opportunité »

Mais au-delà de cette restructuration, ce projet porte en son nom une promesse d’avenir, et surtout « une fantastique opportunité », ajoute le Maire. L’objectif serait en effet de faire du secteur « Axe-Seine » le premier éco-quartier d’une « smart city à l’hydrogène » de France, et l’un des premiers en Europe dans le domaine résidentiel et tertiaire. « Ce n’est un secret pour personne, renchérit le Maire, l’hydrogène est identifié comme la solution la plus pertinente pour réussir la transition énergétique par la décarbonation. Aussi, la dimension hydrogène du projet permettrait d’ancrer pleinement Issy-les-Moulineaux dans l’avenir et de donner à notre ville un statut de référent en la matière. Un statut que nous avons déjà commencé à acquérir en créant la première station à hydrogène du département, justement à proximité du secteur « Axe-Seine ».

Ce projet typiquement Isséen est si novateur qu’il fait partie des 6 lauréats du programme « Quartier Métropolitain d’Innovation », porté par la Métropole du Grand Paris et l’association Paris&Co. « Une sélection importante », selon les mots du Maire. 

Un mot d’ordre : Rassurer !

Mais revenons-en à la particularité première qui fait d’« HydroSeine » un projet suscitant l’intérêt bien au-delà des frontières de la Ville : introduire un mix énergétique diversifié, incluant l’hydrogène, qui permettrait de réduire fortement la part des énergies fossiles dans notre consommation et d’avoir ainsi un effet vertueux sur notre bilan carbone. 

Encore faut-il rassurer les riverains présents dans la salle et s’interrogeant sur la dangerosité d’une telle énergie. Questions qui font du terme « RASSURER » le maître-mot d’André Santini. Une volonté appuyée par l’expertise de Christelle Rougebief, directrice générale société IDEC Energie, spécialisée dans l’utilisation de l’hydrogène. « Quand on rénove ou on reconstruit, on prépare l’avenir sur 20-30 ans, argumente Mme Rougebief. L’hydrogène est une solution d’avenir, qui ne rejette pas de CO2, qui peut s’utiliser pour chauffer ou générer de l’électricité. Autant la prévoir dès maintenant. Pour le moment, en attendant que les matériels se développent, l’hydrogène n’est qu’une énergie de complément, à intégrer progressivement dans des chaudières à usage mixte (hydrogène + gaz) dans lesquelles il ne représenterait que 10 à 30% du mélange. Ces chaudières mixtes existent déjà et sont performantes et sûres. Dans cette configuration, il n’y a pas de danger dans la mesure où l’hydrogène n’est pas stocké : il est produit grâce à des panneaux photovoltaïques branchés à une électrolyse et il est aussitôt consommé. » 

A la fin d’autres échanges avec la salle, André Santini l’a assuré, tout le monde sera écouté : « vos contributions et vos attentes seront la boussole de nos orientations, comme elles le sont à chaque fois que nous transformons notre cadre de vie », a-t-il ainsi conclu.

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Immeuble « Good Life »

L’ancien siège de Canal+ reprend vie avec la livraison au premier trimestre 2025 d’un immeuble de bureaux de 27 000 m2, capable d’abriter 2500 personnes. « Good Life » proposera 2 200 m2 d’espaces extérieurs, un travail de végétalisation important et sera en mesure de servir 1 100 repas par jour, « service indispensable pour ceux venant au bureau à une époque où le télétravail se développe », explique-t-on à SefriCime, le promoteur.

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L’immeuble « le Tropic » (Covea)

Covea, le maître d’œuvre, s’est lancé dans la restructuration de l’immeuble de bureaux du 14-16 Rouget de Lisle. L’année 2024 sera consacrée au curage (mise à nu) avant des travaux qui débuteront en 2025. Livraison au premier semestre 2027. Des emprises pour de nouveaux commerces (restaurant et autres) seront prévus en rez-de-chaussée et les façades du bâtiment seront conçues en fonction de l’exposition au soleil. L’immeuble avance de nombreuses ambitions environnementales dont un travail paysager aux abords du projet.

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B : Dominante bureaux
M : Programme Mixte : bureaux / Logements
L : Dominante logements
Tirets Violet : offre de rez-de-chaussée actifs sur la rue Rouget de Lisle

La future ZAC Hydroseine se précise

La future ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) « HydroSeine » est située au nord de la Ville, entre la rue Rouget de Lisle, la rue Camille Desmoulins, le boulevard Gallieni et la rue du Bateau Lavoir, à proximité de la ZAC du Pont d’Issy, en cours d’achèvement. Elle est composée en majorité de bâtiments de bureaux datant des années 80.

Le départ de certaines entreprises du secteur, notamment de CANAL + vers le bâtiment « SWAYS » (48-56, rue Camille Desmoulins), ont poussé la Ville et ses partenaires, Grand Paris Seine Ouest (GPSO) et la Société Publique Locale Seine Ouest Aménagement, à mener une réflexion sur son évolution et son adaptation aux besoins des usagers du quartier.

Pour rappel, les objectifs de cette future ZAC ont été définis de la manière suivante par la délibération du 6 octobre 2021 du Conseil de Territoire de GPSO : 

  • permettre la mutation d'un quartier de bureaux vers un site mixte à dominante de logements libres, sociaux et intermédiaires,
  • intensifier l’axe paysager et verdoyant entre l'île Saint-Germain, les quais de Seine et le parc Suzanne Lenglen, en créant un poumon vert au cœur du quartier,
  • réaliser un nouvel Ecoquartier innovant grâce à l'utilisation d'énergies vertes et décarbonées, en créant une Smart City axée sur l'utilisation de l'Hydrogène,
  • redynamiser l'axe commercial de la rue Rouget de Lisle, dans la continuité de la halle Biltoki et des commerces de la tour Keiko, futur siège de la MACIF.

La Ville souhaite également y développer la piétonisation, fixer la majorité des hauteurs des futurs bâtiments à celle de l’actuel PLU, avec des épannelages orientés vers le sud, et un immeuble signal à l’angle des rues Rouget de Lisle et Camille Desmoulins d’une hauteur légèrement supérieure. Enfin, il est prévu de privilégier la réhabilitation et de créer de la pleine terre dans un secteur qui n’en comprend pas.

Dans ce cadre, plusieurs projets ont d’ores et déjà démarré :

  • La réhabilitation de l’ancien siège Canal + (45, rue Camille Desmoulins), portée par l’opérateur Sefri Cime, et dont la livraison est prévue pour la fin 2024,
  • Un permis de construire a été récemment délivré pour le bâtiment « le Tropic » (Covéa) situé 14 -16, rue Rouget de Lisle, pour le réhabiliter en conservant sa destination de bureaux (début prévisionnel des travaux 2025/2026).  

Issy s'engage dans le 1er quartier à hydrogène français

Fidèle à son image de ville innovante et pionnière, Issy veut construire le 1er quartier à hydrogène français aux abords du quartier Val de Seine. Il s’agit de transformer le quartier délimité par le Pont d’Issy et se déployant le long de l’axe constitué par la rue Rouget de Lisle jusqu’au Parc Suzanne Lenglen, afin de moderniser les immeubles de bureaux actuels et d’accroitre l’offre de logements. 

« HydroSeine » marque donc tout d’abord la volonté d’introduire davantage de mixité fonctionnelle dans ce quartier, en rééquilibrant la proportion entre espaces de bureaux, commerces et logements, y compris sociaux. Mais il permettra aussi d’harmoniser l’axe paysager entre l’Île Saint-Germain et le parc Suzanne Lenglen en y créant un « poumon vert » et un système de traitement des eaux pluviales. Le tout en privilégiant la réhabilitation et la transformation des bâtiments existants, selon une logique économique et écologique. 

Mais l’objectif serait aussi de faire de ce nouveau quartier le premier écoquartier d’une « smart city à l’hydrogène » de France, et l’un des premiers en Europe dans le domaine résidentiel et tertiaire. L’introduction d’un mix énergétique diversifié, incluant l’hydrogène, permettra de réduire fortement la part des énergies fossiles dans la consommation et d’avoir ainsi un effet vertueux sur le bilan carbone. Ce programme crée des synergies afin de développer des projets innovants dans des domaines au coeur du quotidien des métropolitains tels que la mobilité, l’adaptation au changement climatique, la transition énergétique, l’amélioration des espaces publics, ou encore l’économie circulaire.