Disparition du général Valérie ANDRÉ, figure historique de l’aéronautique française

Née en 1922 à Strasbourg, Valérie André s’est imposée comme une figure majeure de l’histoire militaire française. Dès son enfance, elle nourrit deux ambitions : devenir médecin et piloter des avions. Malgré les restrictions imposées par le régime de Vichy, elle parvient à achever ses études de médecine à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. 

Engagée en 1949 en Indochine comme médecin-capitaine, elle découvre le pilotage d’hélicoptères et devient la première femme à les utiliser en mission de guerre. Elle réalise 129 vols opérationnels et évacue 165 blessés sous le feu ennemi. Son engagement se poursuit en Algérie, où elle effectue plus de 350 évacuations héliportées, illustrant un courage exceptionnel. 

De retour en France, elle gravit les échelons du Service de Santé des Armées. En 1976, elle devient la première femme française à atteindre le grade de général, avant d’être nommée Médecin-Général Inspecteur en 1987. Après sa carrière militaire, les distinctions s’enchaînent : première femme Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite en 1987, elle est aussi la première femme élevée à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur à titre militaire en 1999. 

C’est à Issy-les-Moulineaux qu’elle épouse en 1963, le Colonel Alexis Santini, héros de guerre lui aussi, qui reçut la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et citation à l’ordre de l’Armée. Elle formait un couple remarquable avec l'oncle d’André Santini, un couple de « compagnons d’armes » selon ses propres termes. Le couple demeura fidèle à Issy-les-Moulineaux, où ils vécurent jusqu’à la fin de leurs jours.  

 
André Santini a fait part de sa “profonde tendresse et immense admiration” pour “une femme exceptionnelle et une véritable héroïne”. 

C’est la raison pour laquelle un livre d’hommages a été installé dans le hall de notre Hôtel de Ville afin de recueillir les témoignages de sympathie émue de celles et ceux qui l’ont connue.